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L'accrochement de rotule

L’accrochement de rotule chez le cheval est une pathologie relativement fréquente, qui toucherait presque 1% des chevaux. C’est un motif de consultation récurrent pour l’ostéopathe. L’âge moyen des chevaux atteints est trois ans et les cas sont plus fréquents en période hivernale, ceci en lien avec une diminution des déplacements des chevaux.

La clinique est évocatrice, avec un membre pelvien qui reste bloqué en extension sur plusieurs foulées par l’action de l’appareil réciproque. L’accrochement peut être complet (intermittent ou permanent) ou partiel.


Données anatomiques de l’appareil rotulien

Rappelons que le grasset est une articulation comprenant l’extrémité distale du fémur, l’extrémité proximale du tibia et la rotule (ou patella). Celle-ci répond à la trochlée fémorale et est reliée au fémur par les ligaments fémoro-patellaires médial et latéral, au tibia par les ligaments patellaires latéral, médial et intermédiaire. Le verrouillage de la rotule est physiologique chez le cheval et permet le repos en position debout. Lors de la station, le ligament patellaire médial se “crochète” sur l’extrémité proximale de la lèvre médiale de la trochlée fémorale et “bloque” ainsi le grasset dans cette position.


Facteurs prédisposants

Il existe des facteurs prédisposants à l’accrochement de rotule, notamment au niveau des aplombs. C’est le cas des « jarrets droits » ou des chevaux « longs et bas jointés ». Une faiblesse musculaire du membre pelvien prédispose également à cette pathologie, une amyotrophie est d’ailleurs souvent concomitante à sa manifestation. Une longue période de repos ou une gestation peuvent être responsables de cette perte musculaire.


Processus biomécanique de l’accrochement

En début de flexion, les muscles vaste latéral et glutéo-fémoral tractent la rotule vers proximal pour la désengager de la fosse inter-condylienne. Ensuite, lors de la flexion proprement dite, la rotule se place sur le bord distal des condyles du fémur, sous la traction des ligaments rotuliens.

Lors d’un accrochement de rotule, à ce moment du mouvement, le ligament patellaire peut « s’accrocher » sur la lèvre médiale de la trochlée fémorale. Lors de l’extension suivante, la rotule se remet en place sur les condyles mais le ligament reste accroché et exerce une traction vers distal de la rotule. A la flexion suivante, les muscles s’insérant sur la rotule ne parviendront pas à la désengager et le membre sera bloqué en extension. 


Etiologie de l’accrochement de rotule

L’accrochement de rotule pourrait relever de plusieurs origines et des facteurs héréditaires auraient également une incidence. Un défaut de conformation du fibrocartilage de la rotule et de la lèvre médiale de la trochlée fémorale sont rapportés. Du côté musculaire, il peut s’agir d’une coordination défectueuse entre les muscles fléchisseurs et extenseurs du grasset ou d’un manque de force du quadriceps et du glutéo-fémoral. Enfin, il peut exister une tension anormale des ligaments patellaires.


Traitements

La première intention lors d’une prise en charge est de favoriser un développement musculaire harmonieux des muscles pelviens, par un travail régulier sur un sol approprié. L’exercice en dénivelés, les mouvements latéraux, les barres au sol, le reculer sont des éléments intéressants en ce sens, par leur visée de renforcement musculaire et d’amélioration de la coordination.

Une attention particulière peut être apportée au parage ou à la maréchalerie des chevaux concernés. En effet, une élévation du talon latéral ou un parage accentué de la face médiale crée une latéroflexion des segments distaux, compensée par une adduction du grasset qui modifie la tension sur le ligament patellaire médial. De plus, un départ facilité du pied par une pince bien parée lors de la phase de propulsion, limite la rotation interne du grasset.

L’utilisation de la sclérothérapie est courante. Elle consiste en l’injection échoguidée d’Iode diluée à proximité du ligament patellaire médial, ce qui conduirait à son épaississement favorisant son désengagement de la lèvre médiale de la trochlée fémorale.

Enfin, un abord chirurgical consiste en une desmotomie du ligament patellaire médial avec cependant un risque post-chirurgical d’instabilité du grasset. Il existe également le splitting du ligament patellaire médial, qui consiste à augmenter l’épaisseur du ligament pour faciliter son glissement et qui présente moins de risque de complications post-chirurgicales ainsi qu’un bon taux de réussite.


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