« Pour conclure, votre cheval présentait une torsion du bassin inversée qui mettait en dysfonction son grasset droit via le fascia lata. La charnière thoraco-lombaire était aussi en rotation droite et la SSB en compression, vous pouvez imaginer l’impact sur l’axe cranio-sacré ! Mais rassurez-vous maintenant son MRP est ample et régulier et la FTM est correcte. Sur ce, bonne fin de journée ! ». L’ostéopathe de votre cheval a beau être plutôt du genre courtois et efficace, vous le trouvez un brin désobligeant avec ses phrases alambiquées. Relax, nous vous livrons quelques définitions incontournables pour lire entre les lignes.
Cet article n’a pas la prétention de vous faire rattraper les cinq années d’anatomie qu’un ostéopathe a bravées pour exercer son métier et malheureusement, il faudra composer avec les sacro-iliaque, diaphragme cervico-thoracique, ligament dorso-scapulaire, plexus brachial et autres détails obscurs du jargon de votre ostéopathe. Mais certains concepts sont récurrents et leur compréhension peut permettre d’y voir un peu plus clair…
Dans un premier temps, rappelez-vous que l’ostéopathie est une médecine globale ou holistique, qui voit le corps de votre animal comme un tout indissociable. Par conséquent, votre ostéopathe peut vous parler d’os et d’articulations certes, mais aussi de muscles, d’organes, du crâne, du système nerveux, de glandes, etc. Cherchant des liens entre les différentes dysfonctions de son patient — comprenez des restrictions de mobilité — pour concevoir l’installation originelle d’un trouble, l’ostéopathe s’appuie notamment sur les fascias. Le fascia, c’est assez simple, il y en a partout, ce sont des lames de tissus conjonctifs organisées pour soutenir et séparer les autres structures.
Dans cette continuité, plusieurs concepts propres à l’ostéopathie reposent sur la notion de globalité et s’adressent à l’organisme tout entier dans un but d’harmonisation. C’est le cas des techniques sur l’axe crânio-sacré. Grosso modo, le crâne et le sacrum sont reliés entre eux par le tissu nerveux et ses enveloppes (les méninges, un fascia spécifique du système nerveux). Un problème sur l’un aura une répercussion sur l’autre et réciproquement. Pour évaluer cet axe, l’ostéopathe « écoute » avec ses mains un rythme particulier, le MRP, pour Mouvement Respiratoire Primaire qui siège un peu partout dans le corps.
Une autre technique globale peut être employée sur le tissu nerveux : la correction de la FTM pour Force de Traction Médullaire. Médullaire se rapporte ici à la moelle épinière. À la fois diagnostic et traitement, ce curseur de FTM détermine le fonctionnement global de la colonne vertébrale. Si la FTM est très élevée, alors le rachis est soumis à un excès de tension.
Continuons dans les abréviations courantes avec la SSB pour Symphyse Sphéno-Basilaire. C’est une articulation entre deux os du crâne qui a une importance capitale dans une prise en charge ostéopathique. D’elle dépend notamment la liberté de mouvement de tous les os du crâne et par conséquent des structures sous-jacentes comme les méninges ou le cerveau. Elle peut être soumise à rude épreuve par un traumatisme sur la tête, mais aussi par un choc émotionnel.
Pour en finir avec les abréviations, sachez que tous les sigles qui peuvent jalonner le compte-rendu de votre ostéopathe sont là pour décrire le mouvement des articulations bloquées. Ainsi les ERS, FRS, TT ou autre RFD feront l’objet d’un autre article.
Un soupçon d’anatomie pour finir, car certaines régions du corps sont de grands carrefours et sont des endroits stratégiques que votre ostéopathe vérifie soigneusement. Situées aux endroits où les courbures de la colonne vertébrale s’inversent, certaines zones sont appelées des charnières. Les voici dans leur ordre d’apparition, de la tête à la queue : charnière cervico-thoracique et charnière thoraco-lombaire. D’autres articulations importantes portent des noms peu coutumiers : articulation temporo-mandibulaire (au niveau des mâchoires), articulation lombo-sacrée (entre les dernières vertèbres lombaires et le sacrum), articulation sacro-iliaque (entre la colonne et le bassin).
Nous espérons avoir éclairci certains points. Si malgré tout, vous ne comprenez toujours pas un traître mot de ce que vous dit votre ostéopathe, sachez qu’il a un devoir d’information à votre égard et que vous pouvez lui demander d’adapter ses explications.
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